lundi 17 mars 2008

Mal-être

"Ah! Comme la neige a neigé
Ma vitre est un jardin de givre
Ah!Comme la neige a neigé
Mais qu'est-ce que le spasme de vivre
A la douleur que j'ai, que j'ai"

Je repensais à ce poème d'Emile Nelligan, un poète québécois contemporain de Raimbaud, et qui finit enfermé à l'asile psychiatrique. Pour lui, le "spasme de vivre" n'est rien, comparé à la douleur qui le travaille intérieurement. Tous nous avons connu des moments semblables, à un moment ou l'autre. Certes, tous nous ne finissons pas à l'asile, sachant cependant que la folie est une "solution", la seule que puisse opposer la psyché à une situation apparemment sans issue.

Je lisais aussi l'autre jour, lors d'un concert auquel j'ai assisté, un texte de Paul (Saul) de Tarse, l'inventeur du Christianisme. Il y dit de ne pas regarder ce qui se passe ici-bas, mais d'avoir le regard tourné vers le ciel. Ce qui est pour moi l'exemple type de la fuite en avant, qui est l'autre option, celle que fournissent les religions monothéistes.

Alors qu'il "suffit" de transformer ce qui nous paraît si épouvantable, l'absence d'existence propre de notre "moi", en avantage. Ce trou, ce manque que nous tentons si vaillamment de combler (voir mon message précédent), tâche impossible s'il en fut, pourquoi n'apprendrions-nous pas à le voir comme une possibilité?

En effet, comme c'est le vide dans les vases qui nous permet de mettre des choses dedans (nous serions bien embêtés si nos verres et nos bouteilles étaient pleins...) ce manque, il faut le voir comme ce qui nous permet d'interagir avec le monde, au lieu que d'une limitation à combler à tout prix.

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